9.10.2008

Rimbaud/ Zazou/ Cale

















PREMIÈRE SOIRÉE

- Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.

Assise sur ma grande chaise,
Mi-nue, elle joignait les mains.
Sur les planchers frissonnaient d'aise
Ses petits pieds si fins, si fins.

- Je regardai, couleurs de cire,
Un petit rayon buissonnier
Papillonner dans son sourire
Et sur son sein, - mouche au rosier.

- Je baisai ses fines chevilles.
Elle eut un doux rire brutal
Qui s'égrenait en claires trilles,
Un joli rire de cristal.

Les petits pieds sous la chemise
Se sauvèrent: "Veux-tu finir!"
- La première audace permise,
Le rire feignait de punir!

- Pauvrets palpitants sous ma lèvre,
Je baisai doucement ses yeux:
- Elle jeta sa tête mièvre
En arrière: "Oh! C'est encor mieux!...

Monsieur, j'ai deux mots à te dire..."
- Je lui jetai le reste au sein
Dans un baiser, qui la fit rire
D'un bon rire qui voulait bien...

- Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.



Dito na tradução inglesa por John Cale, no álbum Sahara Blue de Hector Zazou. Junto com os gémissements de Elizabeth Valetti e as carícias instrumentais de David Sylvian.

(imagem: A Mulher das Dunas, 1964, filme de Hiroshi Teshigahara que nunca vi)

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